Découvrez le programme 2021 du Festival d'Aix-en-Provence !

Vive le Festival lyrique d'AIX ! Présentation.

AIX met les bouchées doubles. Le festival international d'art lyrique propose huit productions nouvelles ! Dont Mozart, Verdi, Wagner. Il fallait au moins cette triade pour oublier l'annus horribilis passé et inaugurer cette saison faste avec trois chefs d’œuvre qui célèbrent l'amour sous toutes ses formes.

La sensualité allègre des Noces, la truculence du désir avec Falstaff, la passion absolue pour Tristan.

Au Grand Théâtre de Provence, le choc Wagner. A la tête du London Symphony Orchestra, Sir Simon Rattle dirigera l'immense partition. On salue leur grand retour à Aix. Isolde sera Nina Stemme : qui dira la carrière de la soprano suédoise, comment elle embrase le rôle, comment elle bouleverse les cœurs, combien sa voix d'airain sait irradier la lumière, comment chaque incarnation de ce rôle mythique est pour le spectateur une expérience unique et inoubliable ? Pour être au diapason avec cette torche vive, Stuart Skelton. On connaît son Siegmund, par exemple aux côtés de… Nina Stemme à Londres, son Lohengrin à Paris ou son Tristan au Met avec l'Isolde de … Nina Stemme. La fusion entre les deux interprètes qui se donnent sans compter, qui n'économisent ni engagement dramatique ni puissance musicale promet des représentations de feu. La mise en scène récente de La Traviata à Paris signée Simon Stone a bousculé les habitudes. Gageons que ce nouveau Tristan monté par le jeune dramaturge australien provoquera les passions. N'est ce pas le moins pour un tel monument qu'Aix accueille pour la première fois ?

Le théâtre de l'Archevéché retrouve son cher Mozart qui a fait les beaux soirs, quasi mythiques, des festivals aixois. Thomas Hengelbrock dirige Mozart et son Balthasar Neumann Ensemble. Musicalité, sens des nuances, souplesse, sensualité des timbres, voilà la promesse de ces Nozze di Figaro. Celle de la distribution se révèle aussi riche. On y attend la consécration du jeune baryton Andrè Schuen, récitaliste reconnu (un disque Schubert remarquable), une voix chaude, mélodieuse, un vrai tempérament. C'est en mozartien accompli qu'Aix l'accueille : il a été Figaro à Vienne, le Comte Almaviva à Nantes, Don Giovanni à Montpellier, à Nancy, à Luxembourg. Sa Suzanne sera la soprano française Julie Fuchs dont on ne compte déjà plus les brillants succès tant sur la scène qu'au disque. Et chacun se souvient de sa pulpeuse Zerline sur cette même scène. Gyula Orendt (le Comte Almaviva) était le partenaire magnifique de Stéphane Degout dans l'opéra de George Benjamin Lessons in Love and Violence à Lyon. Son Thésée dans l'Hippolyte et Aricie de Rameau à Berlin sous la direction de Sir Simon Rattle était grandiose. Pourquoi Jacquelyn Wagner que les meilleurs théâtres s'arrachent n'a-elle pas encore la notoriété que sa voix de soprano souple et brillante et ses interprétations vibrantes devraient lui valoir ? Sa Comtesse, n'en doutons pas, alliera séduction et tendre mélancolie, sensible, qui sait ? au charme juvénile du Chérubin frémissant de Lea Desandre. Aix sera cette année le théâtre de toutes les audaces. Le festival a en effet fait appel pour faire danser ces Noces à l'enfant terrible de la scène néerlandaise Lotte De Beer : ses mises en scène décalées des Pêcheurs de perles (Vienne, Barcelone), de Moïse en Egypte de Rossini (Bregenz) ont été remarquées pour leur inventivité. Mozart a-t-il besoin d'un coup de jeune ? A voir.

A voir aussi le Falstaff que proposera Barrie Kosky. Le dramaturge australien est un homme de théâtre complet qui sait donner sens à un récit, lire une partition, élaborer des images, diriger les acteurs. Après l'annulation de l'édition 2020 qui devait présenter la fable satirique de Rimski Korsakov Le Coq d'or présente dans l'édition 2021, Aix fait à nouveau appel à celui dont on ne compte plus les succès. Le baryton anglais Christopher Purves sera le colossal héros shakespearien aux côtés de l'élégant Ford de Stéphane Degout, et des commères impitoyables de Carmen Giannattasio, Daniela Barcellona et Antoinette Dennefeld. Fête du théâtre et fête de la musique garanties : Daniele Rustoni dirige les chœurs et orchestre de l'Opéra de Lyon et fera étinceler la fugue finale : Tutto nel mondo e burla, (« Le monde entier n'est qu'une farce »). En ces temps de pandémie, la leçon résonnera étrangement.

Pour prolonger le festival : deux créations mondiales renouvellent le répertoire et font de l'opéra le creuset où se fondent les problèmes du monde contemporain : Innocence, le nouvel opéra de la compositrice finoise Kaija Saariaho qui à l'occasion d'un mariage cosmopolite voit ressurgir les fantômes douloureux du passé. De Kaija Saariaho, on se rappelle le splendide opéra en deux volets Only the Sound Remains, créé en mars 2016 à Amsterdam et diffusé en DVD. Son nouvel opéra Innocence consacre la rencontre inédite entre la grande compositrice et une autre artiste finlandaise, la romancière Sofi Oksanen pour cette tragédie contemporaine. Au pupitre, Susanna Mälkki, sur la scène trois grandes dames de l'art lyrique, Magdalena Kozenà, Sandrine Piau, Anna Prohaska, la régie de Simon Stone qui signe sa seconde collaboration aixoise : voilà toutes les conditions réunies pour faire de cette création un événement de premier plan. Et que ceux qui auraient des réticences pour aborder la musique contemporaine se rassurent. La musique de Kaija Saariaho parle au cœur, riche, sensuelle, bouleversante.

Enfin L’Apocalypse arabe, oratorio moderne du compositeur d’origine israélopalestinienne Samir Odeh-Tamimi, au cœur de la conflagration de la guerre du Liban. Un Verdi en concert (I due Foscari) mettra à l'honneur le grand Leo Nucci.

JJ

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